Et si les règles et ses douleurs n’étaient plus un sujet tabou dans notre société ? Et s’il était possible de s’absenter de notre travail lorsque celles-ci deviennent insupportables ?
Depuis leur mise en place par la Métropole en octobre 2023 et la Ville de Lyon en janvier 2024, les congés menstruels suscitent autant d’espoirs que de controverses. Bien qu’ils bénéficient d’un soutien grandissant parmi les salariées, ils se heurtent à des freins juridiques et à des oppositions politiques.
En février dernier, la préfecture du Rhône a sommé la Ville et la Métropole de Lyon de suspendre le dispositif, arguant de son illégalité. Elle s’appuie sur la loi Dussopt de 2019, qui proscrit l’instauration de nouveaux congés dans la fonction publique. Selon cette législation, les agents publics sont tenus de respecter un volume annuel de travail strictement fixé à 1 607 heures.
Plus largement, le tabou persistant autour des menstruations et de ses conséquences sur la vie quotidienne des femmes constitue un frein majeur à l’application concrète des congés menstruels. On en discute avec Camille Tallet, sage-femme et ostéopathe à Lyon, mais aussi présidente de l’association Périnée Bien-Aimé.